Nouvelle augmentation du prix de l'électricité.

Après une hausse de 15% en février 2023 puis de 10% en août 2023, c'est de nouveau une hausse de 10% qui nous est imposée en février.
Si cette fois-ci elle est de la seule responsabilité de l'État qui augmente une taxe afin de "ne pas grêver les capacités d'investissement d'EDF", auparavant elles étaient dictées par la CRE.

La Commission de Régulation de l'Energie a appliqué des directives européennes avec un zèle poussé à l'extrème.
Pour faire cours, voici une synthèse (très rapide, avec certains biais volontaires pour faire simple) :

En France il y a un monopole pour la production d'électricité : EDF.
Selon toutes les règles et dogmes connus des économiste et particulièrement au niveau de l'Europe, une situation de monopole ne peut être QUE défavorable au consommateur.
Donc, pour que le prix de l'électricité en France reste stable, il faut absolument induire de la concurence.
C'est ainsi que sont créés des opérateurs virtuels auprès desquels les clients vont avoir la possibilité de s'inscrire.
Oui mais ... il n'y a toujours qu'un seul producteur...
Donc la CRE impose à ce qu'un certain quota de la production d'EDF soit réservé à ces opérateurs, mais surtout au prix plancher. C'est ce qu'on appelle l'ARENH (je vous laisse chercher).
Au début ce quota était de 25% de la production d'EDF.
Pendant ce temps, ailleurs en Europe les prix des énergies s'emballent, les prix montent, celui de l'électricité n'y échappe pas. Très vite on atteint 250€ le MWh.
En France, 1 MWh est cédé par EDF aux opérateurs à 42€ ! Très vite certains voient l'oportunité de faire de l'argent, non pas en gérant des clients mais en spéculant, on achète à 42 on vend à 250.
Cela va tellement loin que la demande en énergie à faible cout dépasse la demande. La CRE dans un premier temps impose à EDF de céder 30% de sa production, puis dans un second temps arbitre les demandes des opérateurs, chacun ne sera plus servi à 100% ce qui les pousse à acheter de l'énergie sur le marché européen au prix le plus cher.
Deux effets immédiats : augmentation des factures pour les clients de ces opérateurs ; ce même opérateur ne pouvant plus boursicoter va envoyer des communications vers les clients afin de les encourager à les quitter pour aller chez EDF pour FAIRE DES ECONOMIES ! (véridique).
La CRE avouera à demis-mots que près de 75% des opérateurs ont joué à ce jeu.
Autre problème induit : chez EDF il manque 30% de la production pour satisfaire les besoins des clients qui sont restés, particuliers ET professionnels. Ajoutez à cela une mini crise due à une maintenance compliquée du parc nucléaire en sortie des années COVID et la détection de problèmes supplémentaires liés à l'âge des centrales, une guerre aux portes de l'Europe avec une réduction de l'approvisionnement gazier en provenance directe de la Russie, et les prix de l'électricité s'embalent.
Hivers 2022 et 2023 les pros vont subir des augmentations terribles qui vont conduire à nombre de fermetures d'entreprises.
Les particulier sont encore protégés par les prix régulés du marché, mais c'est en voie de disparition également.

 

Maintenant que l'information est très clairement connue, la CRE décide d'arrêter l'ARENH puisqu'on sait que ça ne fonctionne pas.
Oui mais ... (bis)
Un NOUVEAU dispositif va être mis en place, encore plus ubuesque. C'est ainsi que les particuliers encore chez EDF vont perdre leur "bouclier fiscal" : la fin des prix régulés.
Nous allons donc, au même titre que les pros, devoir subir les variations brutales des prix de l'électricité.

Pour rappel, en France, EDF produit une des énergies les moins chères du monde.
Au premier semestre 2010 : 0.1283€ le KWh , 9è place
Au premier semestre 2023 (avant les grosses augmentations) : 0.2317€ le KWh (quasi doublement) , 23è place au classement. 

source Eurostat

Pendant ce temps, nos voisins européens (Allemagne, Espagne, Portugal, etc.) ont des dérogations qui leur permettent, au moins, de faire du protectionnisme. Mais c'est un autre et vaste sujet.
Autre fait "amusant", après les communications gouvernementales nous incitant à ne PAS NOUS CHAUFFER au delà de 19°C en hiver 2022-2023 puis avec une (timide et éphémère) campagne similaire en hiver 2023-2024, la France battait son record d'exportation d'électricité !
(Une source parmis d'autres)

Bref, en février 2024 nous prenons encore 10% d'augmentation.
Le département communication d'EDF fait bien son travail car je suis contacté une première fois pour me mettre en garde :

Puis une quinzaine de jours après, une incitation à accorder une augmentation des prélèvements automatiques

Vous noterez que je suis invité à augmenter la somme prélevée de près de 25%
Est-ce là une prévision en vue de très prochaines augmentations ?

Augmentations il y aura, c'est absolument certain, mais dans ce cas je pense plus à une (nouvelle) erreur de prévision de la part d'EDF.
Si bien que je me pose désormais la question d'augmenter légèrement mon parc photovoltaïque, avant la rentabilisation complète de celui qui est déjà en place.
Avec une augmentation de 10% soit près de 55€ par an (en 2024, car les années suivantes on sera avec l'inflation et les augmentations à +60, +70, +90€ par rapport à maintenant) on va très vite atteindre quelques centaines d'euros qui pourraient être investis à présent dans des panneaux en prévision.